Celso GIACOMOTTI

mardi 07 décembre 2004

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1947-1953 : C’EST REPARTI avec Celso GIACOMOTTI

                 Pas de club de foot à Marnay entre 44 et 47. Les temps étaient encore durs après-guerre, tout ou presque était rationné, il fallait des tickets d’essence pour rouler, les difficultés surgissaient de partout, et chacun avait de sérieuses préoccupations. Pourtant, quelques joueurs du village continuèrent à pratiquer leur sport favori en s’enrôlant à Emagny, le terrain du Pré de l’Outre étant parfois prêté à des formations extérieures, Pouilley par exemple.

                 Carré dans sa corpulence comme dans sa conversation, Celso avait une réputation de battant. C’est lui qui prit l’initiative de relancer dans la compétition un groupe de jeunes énergies plus ou moins laissées en jachère depuis près de 3 ans. Le fonceur entraînait avec lui une quinzaine de personnes qui constituèrent un comité étoffé. Alors que l’on venait de présenter la 4 CV Renault au salon de Paris en octobre 47, l’Association Sportive Marnaysienne était enregistrée au Journal Officiel du 21 décembre 1947 sous le n° 300 : le foot repartait à Marnay, pour ne plus jamais s’arrêter.

                Il n’y a pas de trace écrite de la composition des premiers comités directeurs du club, mais ils ne devaient pas être très différents de celui qui sortit des urnes le 24 mars 51 : président d’honneur le commandant Ramey (« Démago ! ». Non, pas en ce temps-là), président Celso GIACOMOTTI, vice-présidents Georges BEY (Ginet) et Henri CHOIX, secrétaire Egon GEISSLER (Roby), secrétaire-adjoint Raymond MARCHAND, trésorier Marcel VERPILLET, trésorier-adjoint Maurice VIENNEY (Bilice ou Bistourot) qui en vérité fera le boulot (Préalablement, c’est Jean FRITSCH qui était secrétaire-trésorier), directeur sportif Julien CHAMBELLAND, président du comité des fêtes Aimé CORDIER (On n’avait pas peur des titres ronflants, on se croirait à une distribution de maroquins.), membres : Louis MONNIER, André GARDOT, François RUGGERI, André VIEILLE, Maurice ROUX, Louis DAMPENON ; il est amusant de noter que la qualité socioprofessionnelle de chacun était précisée : officier en retraite, cultivateur, commerçant, chef de district E.D.F., artisan, entrepreneur ou autre. Le capitaine désigné était Bernard LAMY suppléé par René GANDOLFI. Au début, Nesti, revenu après-guerre, apporta encore ses conseils. Le même comité sera reconduit en 52.

                Quant aux joueurs, ils provenaient pour une petite partie du groupe qui avait maintenu le club en vie pendant la guerre (Blum, Sico et Lougui MOUCHOT, Albert CHOIX, Robert JOUVELOT), et pour la plus grande part de ceux qui signaient leur 1ère licence et qui, pendant 10 à 15 ans devaient constituer l’armature du club.

                 Ce n’était pas encore mûr pour attaquer la compétition, alors pour se faire les dents, on accumulait début 48 des rencontres amicales pas toujours tendres. Le Comtois rapporte que, en février contre Orchamps (4-1), ce fut un match « dur qui aurait pu dégénérer en bagarre » ; à Dampierre (2-2), on joua « un peu sèchement de part et d’autre »… Julien Chambelland arbitrait parfois, et même Henri Callot.

                 L’été venu, estimant que la machine avait été placée sur ses rails, Celso passa le flambeau à Ginet et partit s’occuper de ses affaires. Les choses sérieuses s’annonçaient avec l’ouverture de la saison 48/49, en 1ère division, la plus basse. Il n’y avait pas des centaines d’équipes engagées en Franche-Comté : un groupe d’honneur à 12, trois groupes de promotion à 10, et la 1ère division. La valeur des équipes était encore assez hétérogène, ce qui explique les nombreux buts marqués et les scores-fleuves : début 49 par exemple, l’A.S.M. inflige un 8-0 à Scey.

                La réserve avait quelque peine à se trouver onze éléments, en majorité des jeunes que l’on ramassait parfois au hasard sur la place au dernier moment ; alors, les meilleurs complétaient l’effectif et s’invitaient sur le terrain en guise d’échauffement pendant une mi-temps, ce qui n’était certainement pas la bonne méthode.

                Les 2 formations de début devaient être à peu près les suivantes, vers 47/48.


- équipe 1ère (à droite en civil : Nesti et Antonio Munari dit Toni), photo 7-CG1

 F. MOUCHOT, Gaston ROUSSI, Pierre MAUPRIVEZ, A. MOUCHOT, Léon CONSCIENCE

Robert FATON, R. JOUVELOT, R. MOUCHOT

CHOIX, J. CONSCIENCE, A. BEAUMONT (Patinette)

 

 Ou encore (8-CG2) : Pierre MOUCHOT (Joli), BLUM, Jacques FATON, L. CONSCIENCE, Elia ROTA

R. FATON, H. TISSOT, Bernard DALBARD ( ? Te-Te), GAPIT, Gaston LEROUX, A. BEAUMONT

 Sur une autre photo (vers 49) apparaissent également : Marcel VIEY, Henri JACQUOT, André CUBY, André RICHARD, Roger MOUREY (Lapin), P. CHOIX, Pierre MAUPRIVEZ.


- équipe réserve (Debout en civil : à gauche l’instituteur Jean Simon, à droite Gabriel Touret, et au fond avec la casquette Eugène Jouvelot dit Grosbidon le garde champêtre), 9-CG3

 M. POINSOT, J. FATON, A. VIENNEY, H. JACQUOT (Riri), André VIEILLE

Jacques HUDELOT ( ?), P. CHOIX, Maurice DUHAUT ( ?)

P. MOUCHOT, le gardien (nom ?), Pierre TOURET

 

                 Pour le transport, il fallait compter sur ceux qui avaient un véhicule, les artisans et les commerçants principalement ; le père Petetin était de la partie avec son G.M.C., un ancien camion de l’armée américaine, ainsi que Ginet avec son gazo Peugeot ou M. Baud avec son Citroën U23.

                                                  Pas grand chose à signaler pour ces 2 saisons présidées par Ginet, mais les choses se mettaient en place petit à petit, tant en ce qui concerne l’équipe de foot elle-même que les manifestations extra-sportives. La France reprenait des couleurs, les associations aussi. Celso qui piaffait en coulisses avait fait venir Christian DEVISE de Besançon et,  en juin 1950…

                 Celso revient… avec une grande idée. Les creux, les bosses, les inondations, les taupinières du Pré de l’Outre, ce n’était pas digne des ambitions que Celso nourrissait pour le club de foot de Marnay, et puis c’était trop loin du centre. En outre, il n’était pas facile de faire payer ceux qui restaient sur la route de Burgille au lieu de s’avancer jusqu’au bord du terrain, et qui jouissaient ainsi d’une tribune non officielle, Bilice se faisait envoyer aux pelotes. De plus, s’il fallait jouer route de Chenevrey, l’avantage du terrain ne bénéficiait plus aux Marnaysiens.

                Celso lança donc le projet de créer un nouveau terrain, si possible de dimensions réglementaires, dans l’enceinte du séminaire. L’idée ayant fait son chemin, il fallait trancher entre les deux solutions étudiées. Fallait-il placer le terrain dans le sens est-ouest, c’est-à-dire en travers du parc, perpendiculairement à l’allée des marronniers ou bien dans le sens nord-sud, donc entre l’allée et le mur de clôture jouxtant le chemin des Carmes. La 1ère hypothèse fut vivement combattue par les écolos avant l’heure dont le directeur du C.C. car elle conduisait à sacrifier la majorité des arbres centenaires, marronniers et tilleuls, et à diminuer notablement la cour de récréation des élèves. La 2ième hypothèse préservait les arbres et la cour qui servait de terrain d’entraînement annexe, et n’avait que l’inconvénient de faire disparaître les jardins laissés à la disposition des profs, mais généralement abandonnés : elle fut donc retenue.

                Les engins de l’entreprise Giacomotti nivelèrent la surface en quelques semaines de la fin de l’hiver 52/53, un hiver particulièrement rigoureux, dont les gels sévères imposèrent l’interruption des travaux pendant un certain temps. L’engazonnement réalisé, on pouvait être fier de disposer, dans un parc de trois hectares clos de murs, d’un des plus beaux terrains de la région.

                 Cette photo (10-CG4) est située vers 50 avant les départs de Gilbert Chaillet pour le Maroc et de Léon Minary pour l’Indochine :

 J. CHAMBELLAND juge de touche en civil, G. CHAILLET, R. FATON, C. DEVISE, A. CHOIX, L. MINARY, L. CONSCIENCE

H. JACQUOT, F. MOUCHOT, J. CONSCIENCE, A. BEAUMONT, R. MOUCHOT

Derrière, debout à droite, Nesti en pull rayé, et Louis Monnier avec une cigarette à l’extrême droite.

 

                 Marnay champion ! A la fin de la saison 50/51, Marnay est en tête du groupe D de 1ère division avec 22 points devant Dampierre 18, A.C.C. Arc 17, Scey 16, Pesmes, Noidans, Autrey, Champlitte ; un seul match perdu (à Marnay contre Scey, l’arbitre ayant refusé 3 buts à Minary). Pour accéder à la promotion d’honneur, il fallut disputer les intergroupes contre Foucherans, Tavaux, Champagnole, mais on rata le coche.

                 L’équipe-type qui pratiquait une sorte de WM se composait généralement des joueurs suivants. Gardien : Julien CONSCIENCE (Gapit) ; arrières : Robert FATON et Alphonse BEAUMONT (Patinette) ;

demis : Albert CHOIX au centre, Roger MOUCHOT (Blum) à gauche, Bernard LAMY à droite ; inters : Henri JACQUOT (Riri) à gauche, Léon MINARY (Lon-Lon ou Ion-Ion) ou Gaston LEROUX à droite ; avants : Christian DEVISE ou Henri TISSOT au centre, Léon CONSCIENCE ou Henri Tissot à gauche, Jacques FATON ou Elia ROTA à droite. Notons que Gapit et L’Albert avaient été sélectionnés en équipe de Haute-Saône.

                 Bernard Lamy avait succédé comme capitaine à Albert Choix qui maintenant lui causait parfois bien du souci car L’Albert pouvait être sur le terrain d’une violence inouïe. Des décades après, plusieurs de ses anciens adversaires pouvaient encore montrer les stigmates de ses agressions. A cette époque-là, L’Albert, affecté d’une calvitie précoce, jouait ses matchs avec un béret ; mais quand il l’enlevait pour courir avec son couvre-chef à la main, c’est que ça sentait vraiment le roussi, la moutarde lui avait monté au nez et il ne se contrôlait plus. Combien de fois le capitaine a-t-il été obligé de le ceinturer pour l’empêcher de faire le coup de poing ! Si par malheur L’Albert tombait par terre, il faisait immédiatement en l’air un ciseau avec ses jambes pour essayer de cravater son adversaire… gagneur à n’importe quel prix.

                 Foutral ! Mais avec sa force et sa hargne, L’Albert pouvait réaliser des choses peu communes. Ainsi, un jour à Dampierre en début de match, dégageant aux six mètres, il place une frappe terrible ; le ballon traverse le terrain, rebondit, lobe le gardien avancé et pénètre dans le but adverse : ça c’est pas du raclot, ça s’appelle une belle frite (et un beau contrepet) ! Parfaite illustration de la définition de l’arrière idéal selon le grand joueur de Sochaux Etienne Mattler : « puissant dans ses arrêts, formidable dans ses dégagements ».


           Voici une présentation originale (en file) de l’équipe 1ère vers 1951 (11-CG5) :

H. TISSOT, G. LEROUX, René TISSOT, GAPIT, BLUM, PATINETTE, J. FATON, E. ROTA, JOLI, R. FATON, L. CONSCIENCE.  (B. Lamy avait mis fin à sa carrière après s’être cassé la jambe à Novillars en novembre 51)

 

 Début 52 en coupe de Haute-Saône, après avoir battu Pesmes 3-0, les Marnaysiens affrontent Arc réserve en quarts. Menés d’abord 2 à 0, ils reviennent à 2-2 ; prolongations sans résultat. Il faut rejouer, à Marnay cette fois ; mais Arc aligne Guichardan, alors pas d’appel, la calotte 1-8 !

 Equipe réserve vers 52/53 (12-CG6). Bernard DZIOBEK, René MULLER, Michel CHAMBELLAND, Jean PINARD, Raynald LUCHER, Pierre BOLEY

Jacques MESSELOT, Guy JEANNINGROS, Edmond BARBERET (Le Z), Lucien GERDY le gardien dit Coco des Roseaux, Pierre GROSJEAN (Pigeon), X un joueur non identifié

 

 Etranges étrangers. Les scories de la guerre n’étaient visiblement pas encore digérées. En mai 53, afin de renseigner le Ministre de la Santé Publique et de la Population, un courrier de la Ligue demandait aux clubs quels étaient le nombre et la nationalité des étrangers de la société et quelle impression ils laissaient dans leurs contacts avec les Français du même groupe… On se méfie de son voisin ? 

 Les divertissements étaient rares après-guerre mais le goût de la fête reprenait peu à peu ses droits ; alors on s’habillait (« Plus le pantalon est large, plus l’homme est fort ») pour le banquet, le bal. Reconnaissons ici, dans ces années 50 (13-CG7) : (debout) C.DEVISE, A. BEAUMONT, Y. CRESTO, M. CHAMBELLAND, J. FATON, COLAS (un agent de l’E.D.F. qui faisait le photographe), Monique FATON, Nicole CHAMBELLAND

        (assis) E. GEISSLER, R. FATON, B. LAMY, J. CHAMBELLAND, H. TISSOT, J. CONSCIENCE

 

                 Après avoir piétiné en 1ière division dans des groupes qui ne dépassaient pas 8 équipes, malgré tous les efforts de Celso, ce fut la chute. Il n’avait donc pas atteint son objectif de monter une équipe de division supérieure et, comme son entreprise de maçonnerie commençait à prendre de l’ampleur, il décida de passer la main.

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La dernière mise à jour de ce site date du 12/07/04